Pipe d’admission : rôle, localisation, pannes récurrentes et coût de réparation

Votre garagiste vous parle de pipe d'admission sur un devis, ou votre valise OBD II affiche un code défaut lié à cette pièce ? Vous voulez comprendre à quoi elle sert, si c'est grave et combien ça risque de vous coûter ?

Dans cet article, la rédaction d’Alsapieces vous explique le rôle de la pipe d'admission, les trois pannes les plus fréquentes (avec leurs symptômes et les prix de réparation), et si vous pouvez faire traîner le dépannage le temps de voir venir financièrement.

À quoi sert une pipe d'admission ?

Le carburant ne brûle pas tout seul. Comme un feu de cheminée a besoin d'un bon tirage pour prendre, le moteur a besoin d'air, plus précisément d'oxygène, pour que le carburant s'enflamme correctement.

S’il n’y a pas assez d’air, le carburant brûle mal : une partie ressort imbrûlée par l'échappement (c'est la fumée noire sur les diesel), le moteur perd en puissance et la consommation augmente parce qu'il faut appuyer plus fort sur l'accélérateur.

Cet air entre par le filtre à air sous le capot, passe par le turbo sur les moteurs qui en sont équipés, puis arrive dans la pipe d'admission. La pipe, qu'on appelle aussi collecteur d'admission, se charge ensuite de distribuer cet air vers chaque cylindre du moteur.

Ce que transporte la pipe dépend du type de moteur :

• Sur les moteurs à injection directe (la majorité des diesel, et les voitures essence sorties après 2010), la pipe ne transporte que de l'air ;
• Sur les moteurs à injection indirecte ou à carburateur (essence plus anciens), elle transporte un mélange air/carburant préparé en amont.

À quoi ressemble une pipe d'admission ? Où la trouver ?

Sous le capot, la pipe d'admission est une pièce volumineuse, souvent la plus visible sur le dessus du moteur. Elle ressemble à un boîtier d'où partent plusieurs bras, un par cylindre.

• Sur une Clio, une 208, une Golf ou un Duster, vous verrez donc 4 conduits sur la majorité des versions.
• Sur les petits moteurs essence récents type Peugeot 1.2 PureTech, Renault 1.0 TCe et Volkswagen 1.0 TSI, il n'y en a que 3.

Sur la plupart des voitures sorties après 2000, elle est en plastique noir (parfois gris). Sur les véhicules plus anciens ou certains modèles haut de gamme, elle peut être en aluminium.

Tous les véhicules ont-ils une pipe d'admission ?

Tous les véhicules à moteur thermique ont une pipe d’admission, essence comme diesel, avec ou sans turbo. Si votre voiture roule à l'essence ou au gazole, elle a forcément une pipe d'admission.

Les hybrides (Yaris, Captur E-Tech, 3008 Hybrid…) en ont une aussi, car leur moteur thermique fonctionne exactement comme sur un véhicule classique.

Les seules voitures sans pipe d'admission sont les 100 % électriques (Zoé, e-208, Model 3, MG4…). Pas de combustion, donc pas besoin d'acheminer de l'air vers des cylindres.

Pipe d’admission : les trois pannes les plus courantes, leurs symptômes et le coût de réparation

La pipe d'admission n'est pas une pièce d'usure. Sur la majorité des véhicules, elle tient toute la vie du moteur (parfois jusqu’à 300 000 km). En clair, beaucoup d'automobilistes n'entendront jamais parler de cette pièce de leur vie !

Au vu de la forme de la pièce et de son rôle, il peut y avoir deux soucis :

• Soit la pièce elle-même pose problème, par exemple en se cassant ou en se fissurant ;
• Soit de la calamine va s’accumuler à l’intérieur.

Les trois pannes que l’on va détailler à présent couvrent environ 95 % des problèmes des pipes d'admission.

Panne #1 : fissure sur le collecteur plastique

Cette panne touche les véhicules sortis depuis 2005 (norme Euro 4). À partir de cette date, les constructeurs ont généralisé le plastique (polyamide renforcé de fibres de verre) pour fabriquer les pipes d'admission. C'est par exemple le cas sur les Peugeot/Citroën HDi, Renault dCi, Volkswagen/Audi TDI, BMW diesel, ou encore les moteurs essence PureTech et THP.

Le problème : ce matériau supporte mal les cycles de chauffe et de refroidissement répétés. Après 150 000 km ou une dizaine d'années, le plastique peut casser, surtout au niveau des points de fixation, des jonctions entre les conduits ou autour des volets d'admission.

Ce que vous allez ressentir : un sifflement aigu à l'accélération (l'air s'échappe par la fissure), une perte de puissance et parfois un ralenti instable. Sur les diesel, une fumée noire peut apparaître à l'accélération. Le voyant moteur s'allume, accompagné d'un message du type :

• « Défaut antipollution » (Peugeot, Citroën) ;
• « Antipollution à contrôler » (Renault) ;
• « Contrôler système échappement » (Volkswagen, Audi).

Le souci : ces symptômes ne pointent pas directement vers la pipe d'admission. Ils peuvent aussi venir d'une durite percée ou d'un capteur défaillant, voire de la vanne EGR. Il faut passer une valise diagnostic OBD II ou réaliser un test fumigène (le garagiste injecte de la fumée dans le circuit d'admission pour voir où elle ressort) pour localiser la fissure.

Panne #2 : encrassement par la calamine

Cette panne touche principalement les diesel (car équipés d'une vanne EGR). Cette dernière renvoie une partie des gaz d'échappement vers l'admission pour réduire les émissions polluantes.

Seulement voilà : ces gaz chargés de suie se déposent progressivement à l'intérieur de la pipe d'admission. Les conducteurs qui font beaucoup de trajets courts, généralement en ville, (moins de 15 km) sont les plus exposés : le moteur atteint rarement sa température de fonctionnement. Forcément, les dépôts s'accumulent plus vite et ne se consument pas.

Ce que vous allez ressentir : une perte de puissance progressive (pas brutale comme avec une fissure), des reprises molles, une consommation de carburant qui augmente sans raison apparente et parfois une fumée noire à l'accélération. Le voyant moteur peut s'allumer, mais ce n'est pas systématique… l'encrassement peut en effet rester « sous le radar » pendant plusieurs mois. Le risque ici, c’est de vous habituer au fait que votre voiture « tire moins », au fil des semaines.

Panne #3 : volets d'admission grippés ou cassés

Certaines pipes d'admission intègrent des volets (aussi appelés clapets de turbulence ou « swirl flaps »). Ces volets s'ouvrent et se ferment pour optimiser le flux d'air selon le régime moteur.

Avec le temps, la calamine peut les gripper, ou leur tringlerie de commande peut se casser (ou les deux). Cette panne est particulièrement fréquente sur :

• Les moteurs du groupe Volkswagen (2.0 TDI des années 2008 – 2015) ;
• Certains 1.9 TDI ;
• Les BMW diesel, notamment équipés des moteurs M47, N47.

Ce que vous allez voir et ressentir : une perte de puissance franche, un voyant moteur allumé et un message d'erreur antipollution. Typiquement, vous aurez des codes défaut type :

• P2015 (position de volet hors plage) ;
• P2004 (volet bloqué ouvert) ;
• P2006 (volet bloqué fermé).

Sur certains modèles, le moteur peut passer en mode dégradé et limiter la puissance.

Attention : un volet qui casse peut tomber dans le moteur… et là, les dégâts risquent de faire très mal au portefeuille.

Peut-on rouler avec une pipe d'admission défaillante ?

Vous avez un voyant moteur allumé, une perte de puissance ou un sifflement suspect. Le garagiste, ou votre valise OBD, pointe vers la pipe d'admission.

Avant de valider un devis, vous vous demandez probablement : est-ce que ça peut attendre quelques semaines, le temps de voir venir financièrement ? Ou faut-il intervenir tout de suite ?

La réponse dépend de ce que vous ressentez au volant.

Cas #1

Si le moteur tourne à peu près normalement malgré le diagnostic (léger manque de puissance, consommation un peu plus élevée), vous pouvez généralement continuer à rouler quelques semaines sans risque majeur.

Évitez simplement les longs trajets sur autoroute et les fortes sollicitations (dépassements, côtes chargées) en attendant la réparation.

Cas #2

Si vous entendez un sifflement prononcé à l'accélération, c'est que la pipe d'admission laisse passer de l'air là où elle ne devrait pas.

Le moteur tourne avec un mélange déséquilibré : sur un diesel turbo, le turbocompresseur peut s'emballer ou s'user prématurément. Faites réparer dans les jours suivants, pas dans les semaines !

Cas #3

Si le voyant moteur clignote (plutôt que de rester fixe) ou si le véhicule passe en mode dégradé (puissance très limitée, message d'alerte à l'écran), ne prenez pas la route. Faites-vous remorquer. Le mode dégradé signifie que le calculateur a détecté un risque pour le moteur ou le catalyseur.

Cas #4

Sur les moteurs équipés de volets d'admission intégrés à la pipe, un volet cassé peut tomber dans le cylindre. On parle alors de plusieurs milliers d'euros de réparation moteur. Si vous avez un code défaut P2004, P2006 ou P2015 accompagné d'un bruit métallique anormal, coupez le contact dès que possible et faites remorquer votre véhicule.

Problème de pipe d'admission : pensez à vérifier votre turbo

Les turbos en fin de vie laissent parfois passer de l'huile dans le circuit d'admission. Cette huile se mélange aux suies de l'EGR et accélère l'encrassement de la pipe.

Si votre garagiste diagnostique une pipe d'admission très encrassée, demandez-lui de contrôler l'état du turbo… Autrement, vous risquez de nettoyer ou remplacer la pipe pour rien !

L'inverse est aussi vrai : une fissure sur la pipe d'admission crée une prise d'air qui fait travailler le turbo hors de ses conditions normales. À terme, c'est le turbocompresseur qui peut lâcher.

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