Ma voiture n’accélère plus : causes de la panne et solutions

Vous enfoncez la pédale d'accélérateur, le moteur répond à peu près (montée en tours), mais la voiture refuse de suivre. Difficile de doubler, les montées se font au ralenti et sur autoroute, vous avez du mal à atteindre ou maintenir 100 km/h.

Dans cet article, la rédaction d’Alsapièces.fr vous guide pour identifier la cause de ces problèmes d’accélération et les réparations à engager, avec leur coût et nos conseils pratiques.

C’est quoi, une voiture qui n’accélère plus ?

Vous appuyez sur la pédale, le moteur tourne, mais quelque chose ne va pas. En réalité, le symptôme de la voiture qui n’accélère plus peut exprimer plusieurs problèmes en rapport avec la réponse du moteur à l’appui sur l’accélérateur.

Possibilité #1 : le moteur monte en régime mais la voiture n'avance pas comme attendu

Vous êtes en troisième, vous enfoncez l'accélérateur, le compte-tours passe de 2 000 à 3 500 tours, mais la vitesse reste bloquée à 60 km/h. Le moteur hurle et la voiture traîne. Vous sentez que la puissance du moteur ne se transmet pas aux roues. Et c’est très frustrant, voire dangereux si vous êtes sur autoroute.

Autre possibilité : le moteur s'étrangle, s'étouffe. Vous accélérez, le moteur respire mal, comme s'il manquait d'air. Les gaz d'échappement ont du mal à sortir. Le régime reste bas malgré la pédale enfoncée. Vous sentez que quelque chose bloque l'évacuation ou l'admission. C’est le syndrome de la marmite !

Possibilité #2 : des à-coups, des hoquètements à l'accélération

Le moteur tousse, hésite et broute. Si vous accélérez franchement, la voiture avance par saccades. Il y a bien une montée en vitesse, mais ce n’est pas du tout fluide.

Il y a des pertes puis des reprises imprévisibles. Vous sentez des coupures répétées dans la transmission de puissance, et les passagers arrière peuvent prendre des coups s’ils n’ont pas bouclé leur ceinture de sécurité.

Possibilité #3 : la voiture plafonne à bas régime

Impossible de dépasser 2 500 ou 3 000 tours par minute, même pied au plancher. Le voyant moteur peut s’allumer, et la voiture refuse d'aller plus haut. Sur autoroute, vous ne dépassez pas 90 - 110 km/h. En réalité, le calculateur a bridé le moteur.

Possibilité #4 : perte de puissance progressive ou brutale

La voiture met deux fois plus de temps à atteindre les 100 km/h. Les dépassements deviennent laborieux, parfois impossibles. En côte, vous perdez 20 à 30 km/h alors que vous êtes pied au plancher.

Sur du plat, ça passe encore un peu. Mais dès que vous chargez le coffre, montez une côte ou tentez de doubler, la voiture refuse de faire l’effort.

Dans la suite, nous allons adresser les 5 causes qui expliquent 99 % des problèmes d’accélération.

1. Un turbo défectueux (gravité : 16/20)

Le turbocompresseur récupère les gaz d'échappement pour comprimer l'air envoyé dans le moteur. Quand il y a davantage d'air comprimé, il y a plus d'oxygène pour la combustion, donc plus de puissance pour une même cylindrée.

Normalement, un turbo sur un véhicule bien entretenu doit couvrir toute la durée de vie de ce dernier. Dans la pratique, on observe que l’automobiliste moyen changera son turbo une fois dans la vie de sa voiture. Pourquoi ?

Il y a trois mécanismes qui détruisent progressivement les turbos :

• Si l'huile est sale, contaminée par des particules métalliques ou si elle arrive en retard au démarrage, le palier central du turbo se raye, les frottements s'amplifient et le turbo commence à siffler.
• Un problème d'étanchéité entre le compresseur (côté admission d'air) et la turbine (côté gaz d'échappement). Une fuite à cet endroit va laisser passer de l'huile dans le circuit d'admission. Vous voyez alors de la fumée bleue à l'échappement. L'huile brûle dans les cylindres au lieu de lubrifier le turbo.
• L'encrassement progressif dû aux trajets courts. Le moteur ne chauffe jamais assez pour brûler complètement les suies qui s'accumulent sur les pales de la turbine. Au bout de 120 000 à 150 000 km sur un diesel utilisé exclusivement en ville, le turbo commencera à montrer des signes de fatigue.

Les symptômes majeurs de cette cause : le sifflement aigu du turbo, surtout à l’accélération ou décélération, de la fumée bleue à l’échappement, une hausse de la consommation d’huile, le plafonnement du régime à 2 500 ou 3 000 tours par minute et une odeur d’huile brûlée dans l’habitacle, surtout après une montée.

2. Un embrayage usé (gravité : 12/20)

Cette cause ne concerne que les boîtes manuelles. En temps normal, l'embrayage assure la liaison mécanique entre le moteur et la boîte de vitesses. Vous appuyez sur la pédale, le disque se désolidarise du volant moteur et vous changez de vitesse. Vous relâchez, le disque se plaque à nouveau, la puissance passe aux roues.

Un embrayage bien entretenu tiendra entre 150 000 et 200 000 km en usage mixte. En usage urbain intensif (démarrages répétés en côte, embouteillages), vous devrez probablement changer votre embrayage au bout de 120 000 km.

Voici comment savoir si votre voiture n’accélère plus à cause de l’embrayage : le régime moteur monte bien en tours mais la vitesse ne suit pas, il y a une odeur de brûlé lors de démarrages en côte, la pédale est molle ou au contraire, anormalement dure, il y a des à-coups au démarrage et des vibrations sous le pied à l'appui sur la pédale.

Test simple : frein à main serré, engagez la 4^e ou 5^e puis relâchez l'embrayage : si le moteur ne cale pas, c’est que l'embrayage patine.

3. Un filtre à particules (FAP) bouché (gravité : 14/20)

Cette cause ne concerne que les diesels. Le filtre à particules retient les particules fines dans les gaz d'échappement pour limiter la pollution. Il fonctionne en deux phases :

• La filtration, car il retient les particules ;
• La régénération : il monte à plus de 550° C pour brûler ces particules et se nettoyer.

Cette régénération se déclenche automatiquement quand vous roulez à un régime suffisant, typiquement sur voie rapide ou autoroute.

Le problème : en usage strictement urbain, le moteur ne chauffe jamais assez pour atteindre cette température. Les suies vont donc s’accumuler et le FAP se colmate progressivement… jusqu’à devenir HS au bout de 120 000 km sur les diesels utilisés principalement en ville.

Voici comment savoir si votre voiture n'accélère plus à cause du FAP : le voyant FAP s'allume sur le tableau de bord (rectangle avec des points), perte de puissance progressive avec moteur qui s'étouffe, surconsommation de carburant (+ 10 à 20 %), calages au démarrage ou à l'accélération, fumées noires à l'échappement et passage en mode « dégradé » avec régime bridé au ralenti.

4. Un débitmètre d'air massique défectueux (gravité : 10/20)

Le débitmètre d'air mesure la quantité d'air qui entre dans le moteur. Cette information permet au calculateur de doser correctement le carburant à injecter. Il se trouve entre le filtre à air et le boîtier papillon, sur la durite d'admission.

Avec le temps, le débitmètre peut s'encrasser : les impuretés dans l'air (poussières, vapeurs d'huile du turbo, suies de la vanne EGR) s'accumulent sur le capteur et faussent les mesures.

Le calculateur reçoit alors des données erronées, injecte mal le carburant et le fonctionnement du moteur se dégrade. La durée de vie moyenne d'un débitmètre se situe entre 120 000 et 180 000 km… beaucoup moins avec un filtre à air sale.

Voici comment savoir si votre voiture n'accélère plus à cause du débitmètre : voyant moteur allumé avec codes défaut P0100 à P0104, à-coups prononcés à l'accélération (le moteur « tousse »), ralenti instable avec oscillations entre 500 et 1 200 tr/min au lieu de rester stable autour de 800 tr/min, surconsommation de carburant (+ 10 à 20 %), démarrages difficiles, calages fréquents surtout à froid, fumée noire à l'échappement et passage en mode « dégradé ».

Test simple à faire si vous êtes à l'aise sous le capot : moteur au ralenti, véhicule à l'arrêt sur terrain plat, débranchez le connecteur du débitmètre en faisant attention à ne pas toucher les courroies ou le ventilateur. Si le moteur tourne mieux sans le débitmètre, c'est qu'il est défectueux.

5. Des injecteurs encrassés ou défectueux (gravité : 11/20)

Cette cause est plus fréquente sur diesel, mais elle touche aussi l'essence. Les injecteurs pulvérisent le carburant dans les cylindres sous haute pression. Ils doivent le faire de manière très précise pour assurer une bonne combustion. Avec le temps, les dépôts de calamine et de suie s'accumulent sur les buses des injecteurs : le carburant brûle mal.

Sur diesel, les injecteurs fonctionnent à des pressions très élevées (jusqu'à 2 000 bars sur les moteurs récents). Vous risquez l’encrassement si vous utilisez du carburant de mauvaise qualité ou si vous ne faites que des trajets courts. Les premiers signes apparaissent généralement au bout de 150 000 km.

Voici comment savoir si votre voiture n'accélère plus à cause des injecteurs :

• À-coups du moteur, hoquètements à l'accélération (le moteur « broute ») ;
• Démarrage difficile, surtout à froid ;
• Fumées noires ou grises à l'échappement (combustion incomplète) ;
• Surconsommation de carburant ;
• Ralenti irrégulier ;
• Perte de puissance progressive.

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