Le marché de l’occasion change de cap. En juin 2025, les ventes chutent de 4,8 %, une première depuis la crise du Covid. Les ventes de véhicules d’occasions récents reculent de 22 %, alors que celles des modèles de plus de six ans augmentent légèrement, jusqu’à un maximum de 3 %. Les acheteurs misent désormais sur la fiabilité et la simplicité plutôt que sur la surenchère technologique.
L’érosion de valeur frappe les modèles récents
Les voitures d’occasion récentes, autrefois très prisées, perdent de leur attrait. Les véhicules de moins d’un an voient leurs ventes chuter de 22 %. Ceux âgés de deux à cinq ans reculent de 10,4 %. Cette tendance marque la fin d’un cycle nourri par la pénurie de véhicules neufs entre 2021 et 2023.
Désormais, le surcoût appliqué à ces occasions récentes apparaît difficile à justifier. Les acheteurs prennent plus de temps avant d’acheter. La durée de mise en vente s’allonge. Les véhicules dotés de nombreuses technologies attirent moins. Leur complexité, perçue comme un risque, ralentit les décisions. Les consommateurs redoutent des pannes électroniques, des mises à jour incertaines ou des réparations coûteuses.
Les véhicules électriques et thermiques récents face à la défiance
Les voitures électriques subissent une pression supplémentaire. La baisse des prix s’accélère et la rapidité des progrès sur les batteries alimente les doutes sur leur longévité réelle. À cela s’ajoute l’instabilité des aides publiques, dont les conditions évoluent sans cesse. Résultat, une partie des acheteurs hésite, par peur de passer à côté d’un meilleur moment pour acheter.
Du côté des modèles thermiques récents, le constat n’est guère plus positif. Leur tarif reste élevé, surtout face à des véhicules plus anciens qui offrent souvent une robustesse supérieure pour un coût moindre. Les zones à faibles émissions ajoutent une nouvelle source d’inquiétude. Beaucoup redoutent de ne plus pouvoir circuler en centre-ville d’ici quelques années. Ce climat d’incertitude pousse davantage d’automobilistes vers des modèles éprouvés, simples et déjà amortis.
Dans ce contexte, les modèles de plus de six ans reprennent l’avantage. Leurs ventes progressent jusqu’à 3 %. Leur prix, leur fiabilité et leur simplicité rassurent. Les acheteurs reviennent vers des voitures faciles à entretenir. Ils privilégient les coûts réduits et l’absence de dépendance aux outils numériques. Le plaisir de conduite, souvent plus direct, refait surface.
Une nouvelle hiérarchie du marché automobile
Cette évolution révèle un changement profond. Les automobilistes recherchent désormais la stabilité. Ils veulent un véhicule durable, économique et prévisible. La technologie ne suffit plus. Elle peut même devenir un frein lorsque son coût dépasse ses avantages.
Les vendeurs et les plateformes devront s’adapter. Les garanties liées aux voitures électriques devront gagner en clarté, surtout concernant les batteries. Les constructeurs devront revoir leurs priorités. La simplicité mécanique, longtemps délaissée, pourrait redevenir un atout commercial.
Cette transition modifie aussi l’équilibre entre les marques. Les constructeurs français reculent de 7 % en moyenne. Stellantis chute de 12 %, affaibli par la dépréciation rapide de ses modèles. Renault résiste un peu mieux, soutenu par ses modèles anciens, mais peine sur les segments récents.
Les marques asiatiques, elles, progressent. Toyota, Honda et Suzuki gagnent environ 3 %. Hyundai et Kia montent de 3,5 %. Leur réputation de fiabilité et leurs garanties longues séduisent. Les marques allemandes stagnent. Leur sophistication, autrefois un atout, devient un frein. Les acheteurs privilégient la rationalité.
Le mouvement amorcé en 2025 pourrait annoncer un cycle durable. Il marque le retour au bon sens et à la valeur sûre, dans un marché où chaque euro compte.